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LAïTA Des distorsions provoquent la gronde des éleveurs

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Dès la création en 2009, les risques de tensions entre les adhérents des différentes coopératives fondatrices de Laïta étaient connus. En cause, un montage déséquilibré. Even détient 51 % des parts, Terrena 31 % et Triskalia 18 %. Le résultat de Laïta est partagé en fonction du poids dans le capital.

Par ailleurs, deux laiteries privées (LNA et Silav), filiales de Laïta, livrent aussi à l’entreprise. Leurs éleveurs ne bénéficient d’aucun retour de résultat. Pour corser le tout, les trois coopératives ont d’autres activités auxquelles sont liés les ristournes ou compléments de prix. Les producteurs devraient tous percevoir le même prix de base. Sauf que cette année, Terrena a décidé d’apporter un complément pour remonter le prix de base sur le deuxième trimestre. Et les éventuelles primes incitatives sont propres à chaque coopérative.

Sur les livraisons de 2016, les adhérents à Even ont perçu un total de 19 €/1 000 l (ristournes ou complément de prix), contre 4 € chez Triskalia. L’écart est d’environ 10 000 € pour une ferme livrant 500 000 litres. En période de crise, cela ne passe pas. « On ne peut pas tolérer que du lait collecté et transformé sans distinction soit payé avec un tel écart ! » s’énerve Yannick Laurent, adhérent de Triskalia. Il fait partie d’un groupe d’éleveurs soucieux de faire bouger les choses.

Un mouvement asyndical

La plupart sont chez Triskalia, LNA ou Silav. Ce mouvement est asyndical. Ils dénoncent le fonctionnement de Laïta. « L’entreprise réserve l’équivalent de 17 €/1 000 litres pour les coopératives adhérentes. Le prix du lait est fixé ensuite. » Les éleveurs revendiquent un prix et une part de résultat identiques pour tous. Des rencontres ont eu lieu avec les présidents des coopératives et de Laïta. Sans résultat pour l’instant. Cette situation crée des tensions sur le terrain, alors que les zones de collecte de Triskalia et Even sont imbriquées. Parmi les solutions évoquées, il y a le partage du résultat sur la base du volume de lait, assez proche entre les trois coopératives. Ou la reprise de la collecte de Triskalia par Even. Rien n’est décidé. Les éleveurs impliqués espèrent aboutir d’ici à la fin de l’année.

Pascale Le Cann

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